J'envoie !
- Mais lâche-moi ! cria Hélène en poussant son mari.
Merwan se tut, abasourdi.
- Qu’est-ce que tu as ?
- Rien !
Merwan croisa les bras, sceptique. Il n’avait jamais vu sa femme dans cet état, il était évident qu’il se passait quelque chose.
- Tu sais que tu peux tout me dire, dit-il doucement.
- Non, répondit-elle sourdement. Certainement pas. Il y a des choses que je préfère garder pour moi.
- Dis-moi…
Elle fit « non » de la tête, et retourna à l’assiette qu’elle était en train de laver. L’homme leva les yeux au ciel, et se dit qu’il n’en tirerait rien pour le moment.
- Au fait, dis-il pour changer de sujet, tu sais qu’un musicien peu connu arrive en ville ?
- Il est arrivé hier, répondit-elle d’un ton sec.
Il comprit que l’état de sa femme avait quelque chose à voir avec cet homme. Tout d’un coup, il prit peur.
- Hélène… Qu’est-ce que tu…
Isobelle entra, l’air un peu maussade. Elle regarda le couple, puis dit tristement :
- Je déteste les mariages qui ne fonctionnent pas.
Hélène se redressa d’un coup, et elle foudroya la femme du regard.
- Quoi ? demanda Isobelle. Marie a beau faire la fière, elle est quand même dans un état pitoyable !
- Ah, tu parlais de Marie ! Je croyais que tu parlais du mien…
Isobelle écarquilla les yeux, puis regarda Merwan, qui haussa les épaules. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » demanda-t-elle du bout des lèvres. De nouveau, l’homme lui fit comprendre qu’il était dépassé par la situation.
- Bonjour, la compagnie ! s’exclama Wolfgang en entrant dans la cuisine. Tout le monde va bien ? Vous n’avez besoin de rien ?
- Non, c’est bon, monsieur Mozart, répondit Hélène. Si vous voulez participer, vous pouvez toujours aller dans le jardin pour monter le chapiteau qui servira de salle de bal.
- Je vous accompagne, Mozart, annonça Merwan.
Il marcha jusqu’à la porte, se retourna, salua Isobelle par un « madame », puis sortit avec le musicien.